ISH #6

Portes ouvertes
18 – 20 Nov. 14:00 – 18:00
Vernissage
samedi 21 Nov. 19:00 – 21:00
Exposition
24 – 30 Nov. (Sauf dimanche 29) 12:00 – 18:00

Mathilde du Sordet
Archi Troyenne

L'intervention de Mathilde du Sordet à l'ISH fait suite à une série de conversations sur le rôle que joue la façade dans la société. Pendant son passage, elle construira et présentera une installation directement en réponse aux idées d'hypocrisie et de dissimulation qui sont les fondements de l'Institut.

Mathilde du Sordet utilise comme référence pour la pièce un extrait d'un texte ancien écrit par le naturaliste Pline l'Ancien. Celui-ci décrit un petit mollusque, le nautile, qui vit dans une carapace protectrice.
Le texte sert d'allégorie pour la carapace qui est à la fois l'ISH et et à l'origine de l'installation Archi troyenne.
La notion qu'une structure externe puisse agir comme un Cheval de Troie, permettant d'accéder à des lieux restant autrement inaccessibles, a considérablement influencé le développement du travail, et Mathilde du Sordet s'est servi de l'espace physique afin de mettre en place ce concept et de produire une installation qui reflète les idées sous-jacentes du projet.

Le travail présenté consiste en un ensemble d'éléments associés assez librement, réalisés principalement à partir de matériaux récupérés, qui examinent de près la relation entre la surface et l'intérieur caché. Une tension entre le spectateur et l'objet se crée lors de la perception de l'oeuvre.
Le regardeur est invité à voir à travers la structure externe afin d'accéder à l'intériorité du travail, et par cette révélation à devenir intimement relié à l'objet et aux histoires qui y sont tissées.

« Le nautile, dit Pline, est une des merveilles de la nature. On le voit s’élever du fond de la mer en maintenant sa coquille dans une situation telle, que la carène soit toujours en dessous et l’ouverture en dessus. Dès qu’il atteint la surface de l’eau, sa barque est bientôt mise à flot, parce qu’il est pourvu d’organes au moyen desquels il fait sortir l’eau dont elle était remplie, ce qui la rend assez légère pour que les bords s’élèvent au-dessus de l’eau. Alors le mollusque fait sortir de sa coquille deux bras nerveux qu’il élève comme des mâts. Chacun de ses bras est muni d’une membrane très-fine et d’un appareil pour l’étendre : ce sont les voiles. Mais si le vent n’est pas favorable, il faut des rames : le nautile en dispose sur les deux côtés de sa barque : ce sont d’autres membres plus souples, allongés, capables de se mouvoir dans tous les sens, et dont l’extrémité est constamment plongée dans l’eau. Ainsi la navigation peut commencer, et le conducteur de l’esquif va déployer son habileté ; si quelque péril le menace, il replie sur-le-champ tous ses agrès et disparaît sous les flots. »

Les Mystères de l'Océan par Arthur Mangin, 1868